Outlaw Players (T11) : C’est l’heure des duels !

Si le Tome 10 d’Outlaw Players était déjà très chargé en action, le Tome 11 va encore plus loin. Le trait de Shonen explose dans tous les sens du terme et l’auteur laisse libre cours à son talent en terme de mise en scène et de lisibilité. Le résultat est ébouriffant et témoigne une fois encore de l’évolution du trait de l’auteur et de ses influences mangas/animes parfaitement digérées quand il s’agit d’opposer à nos héros des adversaires de taille.

Faisant suite à l’affrontement avec Daihknov et Leeban, Taargis, l’un des trois généraux au service de l’impératrice Elica, ne perd pas de temps et affronte Leni dans la foulée. S’étalant sur deux chapitres entiers, le combat est d’une brutalité et d’une beauté à couper le souffle. Shonen déploie tout son talent pour mettre en valeur les techniques des deux combattants et c’est à travers de pleines pages que les passes d’armes se suivent, engendrant destruction à grande échelle et pouvoirs démesurés. Leni déploie ainsi son plein potentiel tout en restant toujours aussi mystérieuse quant à son véritable rôle au sein de cette histoire. A peine a-t-on le temps de souffler, qu’on retrouve Sakuu qui de son côté, va également avoir fort à faire avec une créature semblant toute droite issue de l’univers de Berserk : Abel. Le démon, armé d’une gigantesque épée, s’avère aussi massif que rapide et ici aussi, les planches du manga semblent trembler tant la chorégraphie sacralise la puissance des deux adversaires, Sakuu semblant au passage maîtriser de plus en plus les atouts de sa relique.

Sans révéler la fin de l’affrontement, voyant intervenir un allié des plus précieux, précisons que ce tome amène rapidement au détour d’un dialogue entre Ju-bei et Jen, le fait que cette dernière aura elle aussi un rôle plus important à jouer que ne laisse supposer son apparence et son statut de relique. On espère d’ailleurs à ce sujet que toutes les pistes entrouvertes serviront vraiment l’intrigue, ou que l’aspect géopolitique, fugacement survolé en évoquant le royaume de Genopol devant faire face à un nid d’Abominations, sera plus développé par la suite. Ce n’est toutefois ici pas le sujet même si ce Tome 11, entièrement dévolu à l’action, ajoute par petites touches certains éléments narratifs liés au monde de Thera et à d’étranges capacités de joueurs qu’ils soient humains ou contrôlés par le jeu. Une façon d’étirer ce fil rouge qui devra toutefois être correctement traité par Shonen. Laissons lui le temps de la réflexion et de notre côté, savourons ce onzième tome aussi impressionnant dans ses découpages, ses designs de créatures que son rythme effréné.

Yannick Le Fur

Yannick Le Fur

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