Alors que l’avant-dernier tome d’Outlaw Players prenait son temps pour faire avancer l’intrigue, aussi bien à l’intérieur de Thera que dans le monde réel, ce volume est placé sous le signe de l’action à travers plusieurs affrontements mettant en vedette ennemis comme alliés. Shonen se fait à nouveau plaisir et brasse de multiples références au jeu vidéo et au cinéma tout en mettant en avant un somptueux chara design ne parvenant malheureusement pas à masquer certains défauts de l’oeuvre.
Débutant sur les chapeaux, le Login 44 met rapidement aux prises Lena, la Chevalière de l’Ordre protégeant le roi Eidgar II, avec Belith. L’occasion de profiter de quelques planches absolument magnifiques profitant d’un design peaufiné à l’extrême. On remarquera à ce sujet l’influence manifeste de Valkyrie Profile concernant l’armure de Lena, ce qui n’est pas pour nous déplaire tout en s’inscrivant parfaitement dans l’univers de Outlaw Players. Toutefois, bien que Shonen excelle dans les doubles planches mettant en avant ses protagonistes, on pourra déplorer un manque de punch dans les combats à proprement parler, en terme de sensation de vitesse lorsque les adversaires fondent sur leurs proies ou même dans la puissance de leurs coups pas toujours très bien retranscrites. Cet état de faits est cependant moins vrai pour le second affrontement de ce tome, entre Daihknov, Leeban et Taargis, très bien découpé et synonyme de quelques planches savoureuses.
En marge de l’action, l’auteur nous renseigne malgré tout sur le sort de Sakuu et de sa bande de retour dans le petit village de Ztem devenu une gigantesque cité après que Sakuu y ait massivement investi. Ce passage est l’occasion pour Shonen de revenir sur l’aspect évolutif des jeux qu’on traverse ou bien encore l’un des traits des joueurs dépensant (virtuellement ou de manière bien réelle) dans des objets semblant de prime abord avoir un réel intérêt, mais pouvant se révéler rapidement inutiles. L’humour, toujours aussi bien équilibré, permet de profiter de passages plus légers avant de revenir sur la puissance du protagoniste principal à travers une séquence issue des films de kaïjus. Une façon également de confirmer l’importance de certains protagonistes de la bande qui devraient a priori prendre du galon (voire révéler quelque secrets) dans une poignée de tomes. Bien que le groupe soit ici moins central, il reste cependant au cœur de ce manga toujours aussi agréable à lire.
On espère cependant que l’histoire s’accélérera un peu (en faisant, par exemple, rencontrer à nouveau la team de Sakuu et les antagonistes principaux) et que Shonen travaillera les légers défauts évoqués plus haut. Rien d’insurmontable pour cette aventure ayant trouvé un excellent compromis entre narration, références bien digérées et voyage épique sachant constamment alterner en humour et sérieux quand le besoin s’en fait sentir.