Immortals Fenyx Rising : Les Dieux Perdus – Une approche hack ‘n’ slash qui a du sens ?

Après un premier DLC entièrement pensé autour de ses puzzles (et une difficulté parfois rebutante), un deuxième se déroulant dans l’univers oriental, Immortals Fenyx Rising opte pour une approche hack ‘n’ slash avec ce troisième contenu additionnel. Une idée intéressante mais pas toujours très probante car construite sur une structure de jeu n’ayant pas été pensée pour ça à la base.


Proposer une déclinaison hack ‘n’ slash de Immortals Fenyx Rising pourrait sembler incongru à première vue bien que le jeu original ait une composante action très poussée. Après quelques heures de jeu, force est de reconnaître que l’idée a du sens d’autant qu’elle permet d’incarner une nouvelle héroïne, Ash, qui va faire équipe avec Fenyx, protecteur avisé promulguant conseils et bonne humeur depuis l’Olympe où il a gagné sa place auprès des dieux. Et justement, en parlant de dieux, Ash va devoir parcourir l’île de Pyrite, elle aussi composée de trois biomes différents synonyme d’autant de parcelles à écumer, pour trouver plusieurs déités afin de les réunir pour combattre une nouvelle menace. Hades, Déméter, Borée, Poséidon, chacun de ces nouveaux dieux vous offrira des capacités qui progressivement vous permettront d’avancer de plus en plus loin et de résoudre des puzzles de plus en plus complexes. Un cheminement classique mais pas désagréable d’autant qu’on profite de quelques pouvoirs inédits. Rien de bien original mais suffisant pour être noté à l’instar des quelques nouvelles créatures peuplant le bestiaire.


Disposant d’une narration dans la droite lignée de celle du jeu original, le tout se veut un brin plus subtil en délaissant notamment l’humour lourdingue et graveleux de Zeus pour des nouveaux dieux aux tempéraments tout aussi marqués, mais profitant de dialogues bien plus drôles.

Entre un Borée peu sûr de lui, un Poséidon narcissique au possible ou une Déméter soucieuse de son environnement, les scénaristes nous proposent un scénario convenu, mais sympathique à suivre ne serait ce que grâce à la personnalité énergique d’Ash et dont les échanges avec Fenyx apportent une petite touche de fraîcheur supplémentaire.

Bien que le scénario soit efficace et qu’on s’attache rapidement au personnage central, on déplore tout de même assez rapidement les limites de ce DLC d’un point de vue de la jouabilité. En effet, avec cette caméra aérienne ne permettant pas un déplacement de l’axe vertical, on est souvent face à des soucis de visibilité lors de sauts, ceci pouvant s’avérer problématique lors de certains puzzles demandant un peu d’anticipation afin d’éviter les pièges. Même son de cloche lors de combats dans des zones fermées, entourées de murs masquant parfois l’action et rendant les affrontements très frustrants. Certes, dans ce cas, les contours de notre personnage nous aideront à localiser Ash, mais dans les faits, ce n’est pas aussi probant qu’on l’aurait souhaité et il sera fréquent qu’on meurt à cause d’une attaque que nous n’avons tout simplement pas vu lors d’une rotation de caméra, paradoxalement, pour mieux appréhender ce qui se déroule sous nos yeux.

Si tout ceci est moins vrai en extérieurs, on dénote toutefois deux problèmes, eux aussi liés à la visibilité de l’action. Le premier vient du fait que nos adversaires nous aperçoivent de loin et qu’il est donc fréquent qu’on ne puisse pas encore leur tirer dessus (même avec l’arc) alors qu’ils nous attaquent déjà à distance. Ensuite, la profusion d’ennemis à l’écran est telle qu’il est souvent difficile de savoir où on se trouve. Ici aussi, on finira par s’y faire en prenant la tangente puis en revenant dans le feu de l’action en usant de nos pouvoirs pour éclaircir les rangs, mais pendant plus de 20 heures, cette technique finit par user. Pour nous aider dans notre tâche, on devra alors prendre son temps pour maîtriser le système de jeu nous demander de récupérer des matériaux disséminés un peu partout de même que des essences généralement lâchées par les montres. Les premiers, vous permettront, via des autels, d’améliorer votre équipement, de guérir Ash, d’acheter des Continues, de sauvegarder ou bien encore de réaliser des miracles pour pouvoir franchir des obstacles. Les secondes, de plusieurs types, pourront être attachées à nos capacités pour améliorer notre santé, notre énergie ou tout simplement nos compétences. Bien que le système s’avère complexe de prime abord, notamment à cause d’une profusion d’essences de même nature, le tout se montre finalement simple à maîtriser une fois qu’on a compris que deux essences similaires n’ont pas le même effet en fonction de la compétence à laquelle elles sont attachées. Libre à vous d’expérimenter diverses combinaisons afin de vous rendre la vie plus facile, même s’il est utile de rappeler que ces atouts passifs ne seront pas associés à l’utilisation des compétences auxquelles elles sont liées.

Au final, Les Dieux Perdus témoigne d’une volonté de proposer autre chose sans avoir toutefois de quoi le faire parfaitement. Néanmoins, ce troisième DLC dispose de suffisamment de qualités pour qu’on se laisse happer une fois de plus. Manquant de puzzles à la hauteur de ceux des autres contenus, s’enfermant souvent dans une action brouillonne, le titre nous demandera également de dompter le système de jeu pour nous rendre la vie plus facile et l’aventure plus agréable. Un point essentiel pour profiter comme il se doit de ce hack ‘n’ slash.

Dénotant d’une idée pour le moins originale, Immortals Fenyx Rising : Les Dieux Perdus doit très souvent faire face à des soucis de caméra ou une difficulté mal gérée ayant pour conséquence de rapidement agacer le joueur. Pourtant, avec sa solide durée de vie avoisinant la vingtaine d’heures, le duo Ash/Fenyx qui fonctionne à merveille et certains combats épiques, ce dernier contenu tire son épingle du jeu malgré des énigmes un peu moins poussées et plusieurs problèmes de gameplay. Rien de bloquant en somme surtout si vous n’avez rien contre une déclinaison hack ‘n’ slash du jeu de base dont l’univers se prête plutôt bien à cet exercice de style.

Yannick Le Fur

Yannick Le Fur

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