Ghost of Tsushima : Director’s Cut – Attention chérie, ça va couper !

Bien que sortant un an après la version PS4, Ghost of Tsushima n’a rien perdu de sa superbe sur PS5. Au contraire, le titre de Sucker Punch (InFamous, Sly Raccoon) retrouve un nouvel souffle grâce aux capacités techniques de la machine de Sony tout en affichant un visuel toujours aussi enchanteur ainsi qu’un contenu enrichi.

Très classique dans le fond, Ghost of Tsushima avait réussi à tirer son épingle du jeu en s’appuyant sur son somptueux visuel faisant référence à moult films issus de la culture japonaise et hong-kongaise. Terriblement beau, reposant, et soutenu par une magnifique bande-son et un gameplay très efficace, le titre de Sucker Punch possédait un côté enivrant qu’on retrouve bien entendu dans cette Director’s Cut affichant des graphismes en 4K et un framerate en 60 fps. Techniquement solide sur PS4, le titre se transforme en véritable roc sur PS5 grâce à des temps de chargements quasi absents ou bien encore l’utilisation de la DualSense, timide mais efficace, notamment lors du tir à l’arc. Précisons également que les fonctions gyroscopiques de la manette seront mises à profit dans les nouveaux sanctuaires des chats où vous devrez jouer un air de flûte pour faire venir les félins en suivant une variation symphonique visible à l’écran. Ingénieux et totalement raccord avec l’esprit zen véhiculé par le jeu.

Toutefois, ce qui constitue le plus gros point d’intérêt de cette Director’s Cut reste les différents ajouts de gameplay et bien entendu l’île d’Iki, accessible dès la fin de l’Acte 2 de la trame principale. Ne changeant nullement les fondamentaux du titre, cette nouvelle zone, outre le fait de proposer un arc narratif inédit, saupoudre l’ensemble de quelques idées nouvelles. Ainsi, il sera désormais possible de charger vos ennemis en étant sur votre monture, pour peu que vous ayez débloqué au préalable cette technique, ou bien encore de verrouiller ces derniers. Une bonne chose d’autant que les rangs Mongols se voient dotés d’un nouveau type d’ennemi, les Shamans, qui à l’instar des War Crier de Mad Max, ont la capacité de booster les capacités des guerriers alentours. Inutile de préciser qu’il conviendra de les éliminer en premier lieu afin d’éclaircir plus rapidement les rangs ennemis.

On notera également le fait de pouvoir désormais stocker les munitions supplémentaires dans des sacoches de son cheval et ainsi refaire le plein une fois en selle. Pratique. Pour vous aider dans la reconquête de l’île d’Iki, il vous sera aussi possible d’obtenir de nouvelles armures en bouclant certaines quêtes annexes. Bien celles-ci tournent à nouveau, pour la plupart, autour de la prise de villages tenus par des bandits/Mongols, certaines s’avèrent plutôt bien écrites et complémentaires de celles principales. D’ailleurs, en s’attardant sur le passé de Jin, ces dernières jettent un regard nouveau sur les agissements de son père, tout ceci étant accentué par différents flash-backs associés à des totems disséminés sur l’île ou bien encore les visions de l’Aigle (aka Ankhsar Khatun, le nouvel antagoniste de ce contenu) qui mettent en avant les méthodes expéditives du samouraï, qu’elles soient ou non légitimées par son code d’honneur, afin de fragiliser notre héros. Intégrées au récit, ces visions pourront également intervenir lors de moments plus anodins (chute, le fait de se cacher…), ceci leur conférant un aspect aléatoire accentuant de fait le côté déstabilisant de la chose. A contrario, on regrettera malheureusement que Sucker Punch ait abusé de la chose en en rajoutant beaucoup trop au point que lesdites visions finissent par devenir des plus intrusives.

Pour autant, le guerrier qui sommeille en vous devra faire fi de ces hallucinations pour maîtriser l’art du combat. Comme je le disais, certaines armures pourront grandement vous simplifier la tâche. Si je vous laisse le plaisir de la découverte, je ne saurai que trop vous conseiller celle de Sarugami, particulièrement efficace car augmentant la fenêtre de parade parfaite. Un véritable atout, notamment lors des Duels, surtout dans les plus hauts modes de difficulté. Enfin, vous pourrez aussi profiter de duels au bokken pour parfaire vos techniques de contre et d’esquive ainsi que de challenges à l’arc à la difficulté plutôt élevée pour qui recherche l’Or.

En plus de cet contenu inédit (vous réclamant un peu plus d’une dizaine d’heures si vous voulez le boucler à 100%), l’excellent mode multi Légendes se voit lui aussi doter d’un nouveau mode. Après Histoire, Survie et Défis, le mode Rivaux, en 2V2, vous propose de faire équipe avec un compagnon et d’éliminer quantité d’ennemis afin de récolter le plus de magatama pour réaliser des offrandes afin de déstabiliser vos adversaires. Plus vous aurez de magatama et plus vous pourrez lancer des malédictions puissantes sur l’équipe adverse. Fun bien qu’un peu longuet pour arriver à l’ultime assaut de démons, Rivaux vient compléter les modes existants grâce à son aspect compétitif même si on lui préférera largement le mode Survie.

Si on pourra regretter une mise en scène trop statique et une construction similaire à celle du jeu de base, le nouveau contenu de cette Director’s Cut se savoure tel un met de qualité, saupoudré de plusieurs nouveautés de gameplay, et disposant d’un univers visuel et sonore aussi enivrant que celui de l’aventure principale. Reposant, aventureux, épique, Ghost of Tsushima Director’s Cut éblouie malgré son classicisme, enchante malgré son impression de déjà-vu et finit par nous emporter des heures durant dans une spirale contemplative et guerrière, sans même qu’on s’en aperçoive.

Yannick Le Fur

Yannick Le Fur

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