Si vous êtes amateurs de mangas, vous devez forcément connaître Dragon Quest : La Quête de Daï , excellent shonen paru une première fois dans les années 90 sous le nom de Fly. Quelques années plus tard, ce sera au tour de Dragon Quest : Emblem of Roto, shonen de qualité, de se pencher sur le cas de cette série de RPG. L’adaptation qui nous intéresse aujourd’hui, bien que liée à celle mentionnée juste avant, est plus récente (2005) et adapte une nouvelle fois la série culte de Square Enix, mais cette fois dans un style un peu plus mature.
Bien qu’optant pour une approche plus radicale, le manga débute de façon assez conventionnelle en nous présentant un groupe de voleurs composé de plusieurs individus dont le jeune Aros, amnésique. Un point de départ très commun bien que ça ne soit ici pas forcément préjudiciable tant la narration ne perd pas une seule seconde. Ainsi, à la fin du premier volume, Aros redécouvre son passé de prince héritier après avoir retrouvé deux amis d’enfance et ce sur fond de divers affrontements (élégamment découpés et parfaitement lisibles) ainsi que de passages résolument plus sombres que ce à quoi nous avaient habitué les précédentes adaptations. Le sang gicle par moments et il faut avouer que le ton est intéressant car tranchant (sans mauvais jeu de mots) radicalement avec Daï ou la précédente série de Roto.
L’aspect mythologique reste également très classique, la victoire de trois héros, Arus, Alan et Aster, sur le Roi démon Zoma il y a 25 ans servant de socle à l’histoire à venir. Cette victoire engendra d’ailleurs la disparition des sorts magiques, et accessoirement de la Famille Royale, en provoquant le chaos dans le monde entier.
Au delà du character design manquant de personnalité et d’une multiplication des clichés, la lecture de ce premier tome s’avère néanmoins agréable malgré la grosse impression de déjà-vu. Paradoxalement, si on apprécie que l’auteur fasse rapidement évoluer ses héros, ceci minimise quelque peu l’empathie pour ces derniers pour lesquels nous sommes censés vibrer dès les premières pages alors que nous les connaissons à peine.
L’absence de sorts, quant à elle, omniprésents dans les jeux ainsi que les précédentes adaptations, ne gêne pas vraiment d’autant qu’ils sont ici remplacés au pied levé par certaines techniques de Li illustrées par le mangaka comme s’il s’agissait d’attaques magiques. De plus, on retrouve tout ce qui constitue l’univers fantasy à commencer par les créatures et autres démons, les différentes classes de personnages ou bien encore la quête principale du héros. Un premier tome extrêmement convenu donc, mais pas inintéressant pour autant et surtout prometteur pour la suite à venir.