Dragon Ball Z Kakarot : Le Guerrier de l’Espoir – Un voyage dans le temps qui s’impose ?

Troisième et dernier contenu dédié à Dragon Ball Z Kakarot, Le Guerrier de l’Espoir était le plus attendu, ne serait-ce que grâce à la popularité du chapitre dont il s’inspire, L’Histoire de Trunks. C’est donc avec cet arc culte que se clôt ce season pass et si on était en droit d’espérer un véritable feu d’artifice final, le tout a plutôt des allures de pétard mouillé.

Bien que profitant d’un véritable scénario à l’inverse des deux précédents contenus qui ne faisaient que mollement rebondir sur les films Battle of Gods et La Résurrection de ‘F’, Le Guerrier de l’Espoir dispose d’un chapitre du manga certes très court mais oh combien populaire auprès des fans. Problème : comment étirer le récit afin d’offrir aux joueurs une durée de vie honorable qui, malgré tout n’excède pas ici les trois heures de jeu ? Le plus simplement du monde : en rajoutant, à l’instar du jeu de base, des quêtes annexes, six pour être exact. Malheureusement, comme on pouvait l’imaginer, celles-ci font preuve d’un flagrant manque d’originalité et nous demanderont le plus souvent d’aller récupérer un objet et de le ramener à un autre endroit, le tout étant émaillé de combats et d’insupportables loadings entre les zones.

Restait donc l’histoire en elle-même nous permettant d’incarner le jeune Trunks mais aussi son mentor, Son Gohan, dans un futur proche où les cyborgs C-17 et C-18 ont ravagé la Terre puis éliminé la clique de Son Gokû qui a lui-même succombé à une maladie de cœur. Pas très heureux mais c’est justement ce ton plus sinistre qui donnait à ce passage toute sa saveur. Alors qu’on retrouve ici l’ensemble des séquences importantes du manga/anime, la progression s’enlise dans une accumulation de mauvaises idées à commencer par l’entraînement avec Son Gohan qu’on devra se taper non pas une, ni deux mais trois fois ! On notera également le choix discutable de barder en début d’aventure le ciel de la Capitale de l’Ouest de drones de sécurité qu’il faudra détruire avant d’être repéré sous peine de devoir combattre les deux cyborgs qu’on affronte déjà à plusieurs reprises en suivant la quête principale. Bien qu’on puisse récupérer diverses ressources (nous servant elles-mêmes à acheter des objets spécifiques comme des recettes ou des items de soin) en détruisant lesdits drones, la méthode nous demandant de passer en vue subjective pour leur tirer dessus devient tellement lassante qu’on laissera vite tomber pour foncer à notre objectif avant que les robots ne puissent sonner l’alerte.

Comme je le disais, il ne vous faudra pas plus de trois heures pour boucler ce contenu à moins que vous ne butiez sur certains affrontements qui, il est vrai, peuvent s’avérer parfois frustrants. On pensera ici à celui entre Son Gohan, alors manchot, et les deux cyborgs, inutilement long et peu passionnant malgré l’énergie qui caractérise les rixes. Les deux androïdes n’ayant pas leur pareil pour attaquer en même temps, vous serez constamment ennuyé par l’un pendant que vous frapperez l’autre et devrez alors alterner frappe, blocage et contre-attaque. Mieux vaudra également avoir une bonne réserve d’items de soin sous peine de passer un sale quart d’heure, du moins en Normal. L’autre méthode consistera à faire du leveling mais le tout étant plutôt fastidieux, on préférera simplement atteindre le niveau recommandé puis croiser les doigts pour que ça passe, surtout en n’oubliant pas sa garde, primordiale pour s’en sortir.

En somme, tout comme le jeu original se basant principalement sur son fan service, la méticuleuse fidélité de ses cinématiques à l’anime et les musiques originales, ce troisième contenu ne fait que mettre en avant l’aspect ludique très relatif du jeu et ce malgré des combats nerveux et simples à prendre en main. Bien entendu, la joie de (re)vivre ces moments qui nous ont tous plus ou moins marqués est encore là mais nous aurions aimé être surpris par la richesse de ce RPG aussi référentiel que paresseux. Sur ce point, CyberConnect2 ne nous déçoit pas avec ce DLC puisque exception faite de la Capitale de L’Ouest en friches, on a simplement le droit à l’intérieur d’un mini sous-marin aux abords de l’île de Tortue Géniale et au sous-sol de Capsule Corp., dans lequel s’est retranchée Bulma, en guise de nouveaux décors. Fidélité clameront les plus cléments, sauf qu’il est parfois difficile de totalement masquer un manque cruel d’entrain et d’ambition, même derrière des cinématiques, aussi travaillées soient-elles.

Terminant son parcours comme il l’avait débuté, Dragon Ball Z Kakarot se retranche derrière une grosse louche de fan service sans pour autant soigner son univers. Il est au final aussi excitant de revivre les événements de L’Histoire de Trunks, à travers certains combats et ses cinématiques, qu’il est désespérant de voir à quel point les développeurs japonais ont traité le fond de leur jeu avec une certaine désinvolture.

Yannick Le Fur

Yannick Le Fur

À lire aussi...