Inarrêtable en matière de DLC, Kakarot conclue son deuxième Season Pass en adaptant ni plus ni moins que les derniers épisodes de Dragon Ball Z. Une façon logique de boucler cette série de contenus en attendant de possibles nouvelles extensions qui adapteraient Dragon Ball Super ou, pourquoi pas, la future série Daima. Remettant, à l’instar du 23ème Tenkaichi Budokai, le tournoi des arts martiaux en avant, ce DLC milite une dernière fois pour un jeu entièrement acquis à son matériau d’origine et à ses fans. L’originalité y est absente, la fidélité une fois encore exemplaire mais malheureusement, le résultat est ici en demi-teinte.
Construit sur les mêmes bases que le précédent contenu, Le Dernier Voyage de Goku n’en a pourtant pas la même saveur. Pourquoi donc ? A mon sens, la réponse n’est pas à chercher bien loin et repose simplement sur le fait que les dernières pages de Dragon Ball Z sont largement moins bonnes que les premières, notamment à cause de la fatigue de Toriyama et de son envie de mettre un terme à son magnum opus qui lui aura valu la passion immodérée de millions de Gagabaliens à travers le monde. Il était donc évident que le contenu de CyberConnect 2 subisse de plein fouet les mêmes écueils tant il s’est employé dès le départ à adapter le plus fidèlement possible le manga/anime quitte à miser davantage sur ses cinématiques (somptueuses) que sa construction, ses quêtes voire, dans une certaine mesure, son gameplay. C’est donc sans surprises que ce dernier contenu profite lui aussi des qualités du jeu original mais aussi de ses plus gros défauts d’autant qu’à l’inverse du 23ème Tenkaichi Budokai, les développeurs n’ont pas réussi à reproduire cette émulsion entre les activités proposées. En résulte un DLC très classique autant dans son absence totale de prise de risques que dans les combats proposés, du moins à une exception près. Certes, on aura le plaisir d’incarner Pan mais passé l’aspect kawai de la chose, on fera vite le tour des capacités de la mistinguette, uniquement lors de combats au sol. Bien entendu, l’affrontement contre Uub représentera le climax de ce DLC et si celui-ci s’avère plutôt cool, il ne peut rivaliser avec le combat final, contre Piccolo, de l’avant dernier contenu, autant dans son intensité que dans ses possibilités.
Si cette extension n’essaie même plus de noyer le poisson via des activités annexes centrées autour de combats de horde, on peut toujours profiter de plusieurs missions secondaires nous rapportant de l’exp et des objets. Malheureusement, celles-ci sont totalement inintéressantes, mal écrites et preuves, si il en était besoin, que les scénaristes n’ont même pas essayé de donner du corps et du cœur au récit initial. L’intégration des Souvenirs, synonymes d’anciens combats qu’on peut rejouer sous couvert d’un entraînement mental de Goku, renvoient de leur côté à ce que le jeu original proposait déjà. Une solution de facilité pour rallonger un peu la durée de vie.
Enfin, on trouve également un arc autour de Vegeta (Saga des deux saiyens) avec la possibilité de l’affronter. Un passage quasi obligatoire tant les deux frères ennemis ont toujours assouvi leur recherche perpétuelle de puissance à travers des combats ayant émaillé toute la saga. Si le fait d’avoir droit à un énième affrontement contre le prince des Saiyens n’est donc pas très étonnant, il faut toutefois saluer la magnifique mise en scène mêlant présent et passé afin de sacraliser la relation entre les deux hommes. Un passage superbe, excitant (Vegeta met vraiment la pression lors de la deuxième moitié du combat) et ici aussi représentatif de la qualité globale de la réalisation. C’est donc encore plus décevant qu’entre deux rixes nerveuses, l’amateur de RPG n’ait finalement pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Après une très bonne extension, Dragon Ball Z Kakarot s’essouffle avec son dernier DLC. Si on y trouve encore quelques fulgurances (la magnifique mise en scène du combat entre Goku et Vegeta), CyberConnect 2 s’est bien trop reposé sur ce qu’ils avaient proposé jusque là sans jamais chercher à apporter un soupçon de nouveauté. En résulte un contenu en demi-teinte, redondant, exaltant par moments mais au final sans surprises et bien trop routinier sur le fond. Une conclusion plutôt décevante.