Heavenly Island arrive à son terme et avec lui la promesse de lendemains meilleurs pour le jeune Takeru, la Top Model Lola ou bien entendu Claire Redfield. Dans la droite lignée des volumes précédents, cet ultime tome ne prend pas de pincettes et pousse jusqu’au boutisme l’action en offrant à ses personnages une fuite de l’île particulièrement ardue.
Alors qu’on pouvait reprocher aux précédents volumes de ne jamais vraiment s’appesantir sur ses personnages en privilégiant les scènes d’action et la découverte de nouvelles menaces toujours plus dangereuses (zombies, B.O.W., traîtres à la solde d’une mystérieuse organisation…), ce dernier volet suit logiquement le même chemin en passant même à la vitesse supérieure. Pendant que toute la petite équipe est bloquée dans le laboratoire secret d’Umbrella et qu’un combat à mort a débuté entre les deux B.O.W., Zili fait montre de certains talents en désarmant Claire et en éliminant Miller après avoir accédé au projet KODOKU. Sans grande surprise, celui-ci tourne autour d’un nouveau virus surpuissant dont veulent s’emparer les laboratoires pharmaceutiques Shenya afin de le revendre au plus offrant.
On nage une fois encore en pleine série B même si cela ne choque en rien puisque le scénario de Heavenly Island n’est que le reflet de la plupart de ceux des Resident Evil (ici auréolé d’un aspect coconut) qui n’ont jamais brillé par la qualité de leurs histoires à l’exception de Code Veronica, bien plus sombre et malsain. Du déjà vu en somme sorti des nouvelles créatures.
Le tome reste donc extrêmement convenu sans pour autant décevoir. Avouons-le, si vous avez accroché aux précédents volumes, celui-ci vous fera le même effet d’autant qu’on a le droit à quelques surprises. Comme nous l’avions déjà dit, le manga Heavenly Island ne prétendra pas au prix du meilleur scénario de l’année 2017 mais a tout de même pour lui de profiter du trait de Serizawa qui reste le plus gros atout de cette adaptation. Il montre une fois encore sa maîtrise durant les scènes d’action, gores et nerveuses à souhait et surtout parfaitement lisibles grâce à son style précis et dynamique. Le tout atteint ici son paroxysme et c’est avec une certaine jubilation qu’on suit l’avancée du groupe qui s’embarrasse encore moins de dialogues superflus. Tout juste sera-t’on quelque peu amusé par quelques échanges terriblement niais entre Takaru et Lola mais pas de quoi crier au scandale surtout de la part d’une telle adaptation.
En définitive, bien que Heavenly Island n’apporte pas grand-chose à l’univers de Resident Evil (d’autant que la liaison promise avec Resident Evil Revelations 2 pointe plutôt aux abonnés absents), sa lecture reste très agréable même si le manga fait sans doute trop souvent appel au fan service et à une construction cousue de fil blanc en ne s’émancipant jamais de ses influences directes. On aurait apprécié un peu plus de prise de risques mais malgré celà, le format court et l’orientation choisie scient parfaitement à l’univers et amènent un rythme haletant allant toujours à l’essentiel pour le bien du lecteur et le malheur des personnages.